Portrait d’exploitante • Cerise Jouinot.

Quel spectatrice es-tu ? Cerise Jouinot, Responsable Cinéma à la Cité internationale de la Bande Dessinée et de l'Image à Angoulême.

Pour continuer à vivre la salle de cinéma avec ceux et celles qui le font, Tandem interroge les exploitant·e·s sur leurs souvenirs de cinéma, leurs habitudes et leurs petites manies de spectateur·trice.

Cette semaine, Cerise Jouinot, responsable Cinéma à la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image à Angoulême.

On te dit « au cinéma », tu réponds ? 

La vie ! 

La plus belle séance de ta vie ? 

Difficile. Je dirais Où est la maison de mon ami de Kiarostami dans le cadre de Ecole au cinéma. C’était dingue. J’allais déjà au cinéma avec mes parents mais là je voyais des enfants éloignés de notre quotidien et j’avais l’impression de vivre avec eux sans trop comprendre leur langue. C’était sous-titré mais je me souviens que c’était quand même difficile de lire. Impossible de dire quel âge mais je dirais CE1. 

Un premier souvenir de cinéma ? 

Ah ah ah, un grand film. L’ours de Jean-Jacques Annaud. Je me souviens avoir passé une grande partie du film sous le fauteuil, je n’ai jamais revu ce film d’ailleurs. J’avais 4 ans. Après il doit bien y avoir Blanche Neige ou Bambi (décidément y a déjà beaucoup de morts) vu en salle assez tôt aussi mais la mort de la mère ours je ne m’en remettrais jamais. 

Une séance que tu n’oublieras jamais ? 

Une séance dans le cadre d’une rétrospective des frères Coen où la seconde bobine était montée à l’envers, tout le monde avait la tête en bas  ! Le 35mm c’était quand même autre chose, on pouvait rire un peu. Je me souviens aussi d’une fois où les bobines n’étaient pas dans le bon ordre… Pas facile de suivre l’histoire. 

Une autre anecdote comme projectionniste ; une grande angoisse pendant un festival de films africains sortis tout droit de la cinémathèque de l’Institut Français, je pense que le film a coupé 8 fois ! Un cauchemar. 

Tes premières larmes au cinéma ? 

On en revient encore à L’ours, suivi de prêt par E T. 

Un horaire de séance préféré ?
Le soir 20h30 ou 21h.

Dans les premiers ou les derniers rangs ? 

Plutôt dans le fond parce que j’aime bien regarder les gens. 

Seule ou accompagnée ? 

Peu importe finalement car très vite l’expérience collective devient individuelle quand le film est bon. 

Commentatrice du film ou disciple du grand silence ? 

Silence absolu… Par contre j’ai tendance à attirer les pipelettes. 

Un format d’image ? 

Scope sans aucun doute. 

Ton idole sur grand écran ? 

Cary Grant.

Un film du Nouvel Hollywood ? 

Le Temps d’Aimer et le Temps de Mourir de Douglas Sirk. 

Un film de la Nouvelle Vague ? 

Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda. 

Une comédie culte ? 

Arizona Junior des frères Coen. 

Une réplique culte ? 

« Moi quand on m’en fait trop, j’correctionne plus, j’dynamite… j’disperse et j’ventile » tiré des Tontons Flingueurs. 

Ton type de spectateur préféré ? 

Celui qui laisse des petits mots en sortant.

Une bonne raison d’aller à la Cité ? 

En plus de notre programmation incroyable?… je dirais notre super Cité-club monté avec Gérald Duchaussoy, la soirée du mois où je suis certaine de ne pas m’ennuyer et d’apprendre des choses !